Brevet de Randonneur des Alpes du 16 au 17 juillet 2011 (suite et fin)

VALLOIRE - VIZILLE : 100 kms

Après une bonne nuit de repos au calme et le petit-déjeuner, il est 8h quand nous quittons le chalet. Le sommet du GALIBIER est à 15 kms. Nous passons sans nous arrêter devant le contrôle-ravitaillement prévu pour les cyclos qui auront monté le col du Télégraphe ce matin.

Après 2 kms à 2-3 % où nous restons ensemble, la pente devient tout à coup plus raide : impossible de suivre PHILIPPE qui arrive à emmener un braquet imposant alors que nous presque tous contraints de mettre la plus grande couronne à l'arrière. Déjà une légère bruine tombe sur nous mais pas question de s'arrêter et de se laisser distancer. MICHEL me dit que nous mettrons nos imperméables à Plan-Lachat. A ma surprise, point d'arrêt et il n'y en aura pas.
A Plan-Lachat, nous changeons de direction et la pente est encore plus dure, nous entamons les lacets. Je profite du vent dans le dos pour accélérer l'allure
tandis que MICHEL continue de monter à l‘allure de métronome que nous lui connaissons. Elle lui permet de réaliser des exploits : Paris-Nice, Milan San Remo, Bordeaux-Paris, Paris-Brest-Paris, Flèche Vélocio, Cinglés du Ventoux et les plus grandes cyclosportives comme la Marmotte. Et j'en oublie.
J'apprécie cette montée sous une fine pluie car elle évite la déshydratation et le coup de chaud.
Au niveau du tunnel qu'emprunteront les coureurs du Tour de France, le photographe peut encore nous prendre en photos malgré la météo.

Malheureusement, nous devons encore parcourir 1 km jusqu'au sommet et monter ainsi de 100m, et çà se complique...
Avant de passer sur l'autre versant, nous entrons dans le brouillard, la vue du sommet à 2645m sera réduite. Il est 9h30 et pas de ravitaillement ?
Le début de la descente est terrible : 20 km/h mains sur les freins et la pluie devient plus forte. Avec le froid les doigts commencent à s'engourdir .
Ouf, dans le virage suivant, j'aperçois un chapiteau, c'est le contrôle-ravitaillement.
Je retrouve PHILIPPE, prêt à repartir pour la descente qui s'avère dangereuse avec nos roues carbones.
Et 1, et 2, et 3 thés chauds pour réchauffer mes doigts gelés (il fait 2 degrés)
Ce sont maintenant des trombes d'eau qui ravinent le sol.
MICHEL sort de cet enfer et me rejoint sous la tente que je n'ai pas le courage de quitter.
Après avoir rajouté un journal sous ma couche de vêtements, j'entame la descente dans la roue de MICHEL. A cause de la pluie et du brouillard, je passe sans le savoir et sans la voir, à côté de la stèle d'Henri Desgranges, le créateur du Tour de France en 1903.
Dans le brouillard, j'aperçois des feux de voiture, je m'apprête à les doubler quand je vois in extremis, un troupeau de moutons sur la route.
Enfin, le brouillard disparait et il ne reste que la pluie qui nous accompagnera jusqu'à l'arrivée. Le changement de température est sensible, on sent par moment la chaleur.
Après 8 kms de descente, je rejoins PHILIPPE transi de froid, gêné par ses lunettes et méfiant quant à la capacité de freiner.

Dans la descente du LAUTARET, la pluie cessant par intermittence, j'en profite pour faire quelques photos. MICHEL me rejoint et nous allons rouler ensemble jusqu'à Bourg d'Oisans.
Dans cette descente, nous allons traverser une dizaine de tunnels plus ou moins bien éclairés. Nous avions nos gilets de sécurité mais pas d'éclairage.
Il y a un pas éclairé, sinueux et pentu. Je ne sais pas comment j'aurais pu le traverser si je n'avais pas suivi le feu arrière d'un autre cyclo. Il faut savoir que dans les tunnels, les voies ne sont pas larges et l'on roule proche de la bordure du trottoir.
Après le Freney d'Oisans, nous laissons sur notre droite, la route du Super Bac que nous avions prévu d'emprunter si les conditions météo avaient été différentes.
Nous sommes contents d'arriver à Bourg d'Oisans car cette route est très fréquentée et nous sommes sans cesse éclaboussés par les nombreux véhicules qui nous doublent.
Au contrôle, nous entendons parler des difficultés rencontrées par nos suivants. Il y a de la neige au sommet du Galibier et l'organisation ira rechercher plus de 200 cyclos.
Nous repartons du contrôle en compagnie d'un PHILIPPE retrouvé qui prendra ma roue à 40km/h et ne la lachera pas jusqu'à Vizille, malgré la pluie.
MICHEL sera victime de son dérailleur électrique : plus de pile = plus de changement de vitesse.
Malgré tout, nous arrivons à Vizille à 12h20, content d'en avoir terminé. DIDIER arrive un peu plus tard car il a repris par erreur la route de la Croix de Fer.
Finalement, la randonnée du jour ressemble à une sortie club du dimanche matin. Vers 14h30, nous repartons pour Villers-st-Paul où nous arrivons à 21h30

Bilan de cette 2ème journée : 100 kms parcourus en 4h 20 dont 3h40 à rouler.

CONCLUSION

D'entrée, on sent une organisation bien rodée : les points ravitaillements sont bien placés. Peu d'attente et l'on manque de rien. Pour nous qui avons effectué notre 1er BCMF dans les Vosges, on aura remarqué ici la discrétion des secours.
Pourtant, ils sont intervenus efficacement pour secourir les naufragés du Galibier.
Tous les quatre, nous garderons un bon souvenir de cette aventure. Nous avons bien géré nos efforts dans les cols afin de finir sans douleur les deux randonnées.
Grand merci aux organisateurs et aux bénévoles de cette édition 2011.

FIN DE LA SECONDE PARTIE

Compte-rendu de ERIC

Le versant monté

Sommet du Galibier

La descente sans brouillard