Diagonale Brest - Perpignan

du 22 au 26 juin 2008

homologation n° 08168

Compte rendu rédigé par Pierre Dorne

Bien que l'envie nous trottait dans la tête depuis l'an dernier, c'est tardivement que la décision de faire une diagonale nous a pris cette année, pendant notre semaine Club à La Malène (gorges du Tarn). Ce sera Brest/ Perpignan car elle manque à mon actif, ainsi qu'à Ghislaine qui l'avait ratée de peu quelques années plus tôt.
Une fois la décision arrêtée, Ghislaine s'occupe des parcours, de la logistique et des inscriptions auprès de Marc Hehn.

Dimanche 22 juin 10h00 :

Aujourd'hui, départ en voiture direction Brest. Vincelette, qui vient de faire Dunkerque / Perpignan la semaine précédente avec Max, se charge de nous conduire. Elle passera quelques jours dans la famille en Bretagne pendant que nous roulerons.
18 heures : nous arrivons à Brest et prenons nos quartiers à l'hôtel Kélig, qui semble très prisé par les diagonalistes, car nous serons 11 à prendre le départ demain matin, à différentes heures et destinations : 7 partiront en direction de Menton et notre équipe partira pour Perpignan.

Lundi 23 juin :

Lever 4h00, derniers préparatifs, petit déjeuner préparé la veille par notre hôtelière et en route pour le commissariat qui se trouve à une centaine de mètres de l'hôtel. 5 heures arrive vite ; Après avoir validé nos carnets de route, fait la traditionnelle photo au commissariat, nous voilà partis pour une nouvelle aventure. Les premiers kilomètres dans le jour naissant se font dans le silence, chacun pense à la route qui l'attend. Nous roulons bon train dans la roue du tandem et, très vite, nous arrivons à Sizun où Ghislaine poste la carte postale du 1 er contrôle de notre diagonale,
à 6h44. La montée vers le Roc Trévezel que nous redoutions tous un peu est finalement vite avalée. Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons Vincelette qui veut faire une dernière photo. Le temps d'inattention qui en découle fait faire un léger écart au tandem, à Max qui le suit et finalement à moi qui devait être le plus distrait : je me retrouve par terre. Après évaluation des dégâts, rien au vélo, mais un peu de vernis enlevé au coude, au genou et sur la main, rien de grave, mais arrêt à la première pharmacie pour acheter des pansements et du désinfectant. Vincelette, catastrophée d'être la cause indirecte de cet incident et qui n'a pas eu le temps de
faire la photo n'ose pas nous demander de recommencer la figure ! Le contrôle de Guéméné sur Scorff arrive bien vite et nous trouvons dans une boulangerie de quoi nous restaurer et le tampon pour nos carnets de route. Peu après Arzal, le pont qui permet de traverser la Vilaine est levé et nous en profitons pour regarder l'éclusage et le passage des bateaux qui rentrent au port. La traversée du parc régional de Brière se fait à travers les marais et nous arrivons bientôt à Trignac, terme de notre première étape. Après quelques détours pour éviter la route à quatre voies qui mène à Saint Nazaire, nous trouvons notre hôtel dans la zone commerciale, bien contents d'être arrivés. Il est 18h50. Nous avons parcouru 275 kms à la moyenne de 24.350km/h et eu 3019 m de dénivelé : la Bretagne n'est pas toute plate !

Mardi 24 juin :

4h20, debout avant le chant du coq, nous commençons à en prendre l'habitude. Petit déjeuner léger avec du café lyophilisé récupéré la veille à l'accueil de l'hôtel, gâteaux secs et un chausson aux pommes qui me restait. Il est 5h00 quand nous partons. Ghislaine et Max nous guident sans hésitation pour sortir de la zone d'activités commerciales ; ils ont chacun très bien étudié le parcours. Merci Madame et Monsieur GPS ! Bientôt nous sommes sur le pont de Saint Nazaire et les lumières du port nous rappellent que l'activité n'y cesse jamais de jour comme de nuit. A Machecoul, nous trouvons de quoi nous sustenter car le petit déjeuner est déjà bien loin. A peine repartis, quelqu'un nous fait des grands signes. Nous nous arrêtons et avons l'heureuse surprise de rencontrer Jean Paul Soulard SARiste bien connu de tous les diagonalistes qui doivent passer dans le coin. Son accueil chaleureux nous réjouit et le troisième petit déjeuner de la matinée improvisé sur la plage arrière de sa voiture, n'est pas fait pour nous déplaire : chocolat chaud et croissants sont engloutis, mais bien vite il nous faut repartir car la journée va être longue et chaude. A 9h41, c'est encore une boulangerie qui nous accueille pour le contrôle de Belleville sur Vie. Les kilomètres défilent sous un ciel lourd et orageux et une chaleur dépassant les 38 degrés. Les premières et seules gouttes de pluie de notre diagonale nous obligent à mettre les imperméables mais nous les retirons aussitôt car la courte averse orageuse est déjà finie et n'aura même pas suffit à nous rafraichir. Arrivés à Ségonzac, les 18 derniers kilomètres de notre plus longue journée ne doivent pas nous poser de problèmes, mais une erreur de parcours nous aiguille dans une mauvaise direction et un peu plus loin, il faut bien se rendre à l'évidence, nous ne sommes plus sur la bonne route. Regards sur la carte, évaluation de la situation, il nous faudra couper en travers pour retrouver notre itinéraire dans une succession de montées et descentes qui n'étaient pas prévues au programme du jour. 20h00 : nous voici arrivés à Barbezieux Saint Hilaire après une journée de 305kms (seulement 4 de plus que prévu malgré notre erreur de parcours) à 24.830km/h de moyenne et un dénivelé de 2094 m
Le repas du soir sous les arbres du jardin de l'hôtel finit cette longue journée et à 22h00, extinction des feux pour tous.

Mercredi 25 juin :

Aujourd'hui, le départ est prévu à 6h00, mais d'un commun accord, nous décidons de partir ½ heure plus tôt pour profiter plus longtemps de la fraîcheur matinale. La distance sera moins longue mais la fatigue de la veille se fait sentir. Nous roulons sagement, pour une journée que je qualifierai de récupération, et toujours dans le même ordre : le tandem devant, Max derrière et moi souvent dernier. A Eymet, nous contrôlons à l'office de tourisme. Il est 11h14, c'est encore un peu tôt pour manger. Ghislaine se fait aborder par un Américain jovial et expansif qui lui vante dans un français très approximatif les lieux touristiques de la région et surtout la route des vins qu'il a du faire dans les deux sens. Arrivés à Lauzun, nous décidons de nous arrêter pour manger : pain, jambon, fruits et boissons nous font le plus grand bien. Nous repartons sans trop nous attarder, la chaleur est toujours présente mais beaucoup moins étouffante que la veille. L'arrêt pour le café, quelques kilomètres plus loin, nous coupe l'après-midi. L'arrivée sur Montauban se fait par une petite route bordée par des plantations de noisetiers, kiwis et pruniers qui feront les délicieux pruneaux. Il est 18h53 quand nous arrivons à Montauban, l'hôtel est vite trouvé, encore merci à Gigi et Max qui prennent déjà les repaires pour le départ de demain matin. 1 heure plus tard, douchés et rasés de près pour les hommes, nous sommes attablés au restaurant du Campanile pour un repas des plus copieux.
Aujourd'hui, 254 kms à une moyenne de 22.830 mais quand même 3062 m de dénivelé.

Jeudi 26 juin :

Le départ de ce matin est également avancé d'une ½ heure. Pour notre dernière journée, le délai qui nous oblige à arriver avant 22h00 ne nous inquiète pas trop, sauf incident, le contrat devrait être rempli. Après un petit déjeuner pris grâce à du pain récupéré au restaurant la veille au soir, des dosettes de café et de confiture, nous ne partons pas le ventre vide, mais ce petit en-cas ne nous tient pas longtemps. A Vendines, un café épicerie ouvert, le seul commerce encore en service dans ce petit village, tenu par un couple sympathique mais ayant largement passé les
80 ans, nous accueille : café, gâteaux, discussion avec la patronne qui voudrait bien arrêter son activité mais qui à peur de perdre le contact avec ses quelques clients qui
lui font une compagnie. Peu avant Castelnaudary, un cyclo qui vient en sens inverse fait demi-tour à notre approche, c'est Bernard Lescudé, SARiste et président de notre amicale des diagonalistes qui ne voulait pas nous rater. Vous êtes plus ponctuel que la SNCF s'exclame-t-il !!! En effet nous sommes dans notre créneau horaire grâce à notre départ plus matinal que prévu. Après un mot à chacun de nous, il nous accompagne et les discussions vont bon train entre Max, Roger et Bernard qui nous guide pour traverser Castelnaudary. Le cassoulet sera pour une autre fois ; il est 11h00 et il nous reste encore 140 kms avant Perpignan. L'arrêt de Villasavary, pour le dernier pointage de nos cartes de route et notre restauration du midi, se fait dans une bonne ambiance. Je sens déjà la mer nous dit Bernard en nous quittant quelques kilomètres plus loin et en nous félicitant un peu en avance. Bientôt Limoux et sa célèbre blanquette, Quillan et la montée du col de Campérié (514m), par le défilé de Pierre lys dans les côtes du Roussillon, point culminant de notre randonnée, coupée par un ravitaillement sauvage : un cerisier qui se trouvait sur le bord de la route est la proie d'un groupe de merles d'une drôle de couleur et semble t'il attiré par les cerises bien tentantes. Le sommet est vite atteint, après cette pause. Les 40 derniers kilomètres ne sont qu'une descente vers Perpignan et l'arrivée de notre diagonale. C'est moi qui suis chargé de poster la carte à Estagel, encore un dernier regard sur le parcours pour prendre la petite route qui longe l'aéroport et voici le panneau Perpignan. Nous nous félicitons les uns les autres et laissons le soin à Max de nous conduire jusqu'au commissariat qu'il a déjà fréquenté la semaine dernière avec Madame. Dans la joie de l'arrivée, il dépasse l'hôtel de police et ne s'aperçoit de son erreur que 500 m plus loin, demi-tour et cette fois nous y sommes, il est 18h30, pointage des carnets, félicitations et photos. La diagonale est terminée dans le temps imparti.
Nous avons fait 1079 kms pour 1073 inscrits sur le parcours d'environ 10000m de dénivelé.

Le bilan

Encore une fois merci à Gigi et Max pour les parcours sans faute, à Roger qui n'a pas trop râlé pendant cette traversée et surtout à un élément que je n'ai pas encore mentionné : le vent qui nous a été favorable pendant les quatre jours de notre traversée. Après une douche prise à l'auberge de jeunesse située derrière le commissariat (une adresse utile à retenir, merci Bernard) direction la gare et son buffet en attente du train de nuit qui doit nous ramener dans la capitale au petit matin. Mais décidément, à la SNCF, Tout est possible : le wagon n° 47, du train où nous avions nos réservations et l'emplacement pour vélos et tandem, est fermé pour cause d'invasion de puces : interdit d'y accéder, nous montons donc en catastrophe dans une voiture et nous mettons nos montures dans le couloir et, en attendant la suite des événements, nous nous installons dans des couchettes de 1ere classe qui étaient vides. Le personnel de la SNCF, un peu dépassé par les événements, nous en déloge vers une heure du matin pour installer les occupants légitimes et nous déménageons vélos et bagages pour la deuxième fois de la nuit vers un wagon qui a été ajouté au train en gare de Toulouse. La nuit se termine plus calmement et, au petit matin, nous voilà à Paris et bientôt à la maison, via un train gare du Nord.

diagonale en images