Diagonale Dunkerque - Menton
du 20 au 24 juin 2009
homologation n° 09171
Compte rendu rédigé par Ghislaine DEVULDER
Nous sommes les 4 mêmes habitués, membres du Club de Villers St Paul, pour tenter cette diagonale : Ghislaine et Roger Devulder en tandem, Max Audouin et Pierre Dorne en solo.
Comme chaque année, c'est l'hiver que le projet mûri. Me restant 2 diagonales à effectuer pour terminer les 9, celles de Dunkerque-Menton et Menton -Hendaye, je propose à mes coéquipiers de les enchaîner, avec un jour le repos à Menton entre les deux. Défi que je me lance pour mes 60 ans. Max, Pierrot et Roger acquiescent. Et c'est parti pour la préparation : tracé et découpage du parcours, réservation des hôtels, etc…
Vincelette, l'épouse de Max, nous emmène à Dunkerque et ira passer une semaine chez sa fille en Belgique
Dunkerque-Ham (165 km) - samedi 20 juin 2009 - départ 12h
Arrivés à 11h, face au Commissariat, nous déjeunons rapidement sur un banc. Chacun avait emmené son pique-nique. A 11h50, nous nous présentons pour pointer nos carnets de route. Quelle affluence à l'accueil, nous attendons notre tour, le temps passe, midi approche. Roger commence à s'impatienter et surprise un autre cyclo arrive. Nous faisons rapidement connaissance, c'est Jean Louis Borach tandémiste, qui accompagne René Devinant non-voyant : même diagonale, même heure de départ, même étape avec couchage à Ham (eux en chambre d'hôtes, nous à l'hôtel), mais pas exactement le même tracé. Finalement nous obtenons le coup de tampon sur nos carnets de route, il est midi. Quelques photos sont prises par Vincelette et c'est parti pour une nouvelle aventure.
En moins d'un kilomètre, le groupe se sépare, le tandem non voyant prend la direction de Bergues par la piste cyclable, et nous, nous prenons la D52, ancienne voie romaine. Il fait beau, pas trop chaud, un léger vent nous pousse. Au km 11, Pierrot signale à Max qu'il perd son porte-bagage arrière. Max, connaissant Pierrot pour ses plaisanteries, ne répond pas. Pierrot insistant, il décide de s'arrêter. En effet, il a perdu le boulon de sa tige de selle qui tenait également son porte-bagage. Pierrot fouille dans sa trousse d'outillage et lui tire le boulon adéquat qui le dépannera rapidement. Ouf ! quelle frayeur. Et c'est reparti. A Bavinchove, on signe et poste la carte postale, sans perdre une minute.
A partir de St Venant, c'est Pierrot notre capitaine de route et ce jusqu'à Péronne ; il fait régulièrement le trajet à vélo pour voir son papa qui demeure dans la région. Malgré son assurance, il nous a promenés un peu pour traverser Béthune et Arras. On ne lui en voudra pas car, malgré tout, nous sommes arrivés à l'hôtel à 19h08 pour 19h30, après avoir parcouru 173,5 km à une moyenne de roulage de 26,6 et 1120m de dénivelé. Belle journée, demain sera plus difficile.
Ham-Montbard (302 km) - dimanche 21 juin 2009 - départ 5h
A 5h précise, départ, sans le petit-déjeuner, pour une longue et dure journée (2900m de dénivellé). 1er arrêt à Chauny à la boulangerie qui ouvrait sa porte, il est 6h00. Deuxième arrêt à Soissons, pointage oblige, dans une autre boulangerie, mais toujours pas notre café du matin qui commence à nous manquer. C'est dimanche, les bars n'ouvrent qu'à 8 h, nous dit-on. A la sortie de Soissons, on aperçoit le tandem non-voyant qui s'était engagé sur une 4 voies et faisait demi tour, nous allons faire route ensemble jusqu'à Montmirail. 3ème arrêt à Oulchy le Château au km 71, après avoir fait le détour par le village pour prendre notre café tant attendu.
Il fait bon rouler, les nuages nous protègent du soleil et le vent nous accompagne favorablement. Depuis notre départ, le relief est accidenté, il en sera ainsi jusqu'à Tonnerre.
Mes coéquipiers, me font remarquer qu'aujourd'hui dimanche la D1 est praticable à bicyclette, peu de circulation et surtout pas de camions, contrairement à, il y a 4 ans, en semaine dans le sens Menton Dunkerque.
Pause repas à Sézanne à proximité de l'église, au " Casino " à 11h50. Il était temps car il ferme ses portes à 12h. Au menu : sandwich, fruits, boissons fraiches et c'est reparti, il commence à faire chaud. Deuxième pointage de la journée à Romilly sur Seine dans un bar : café pour tous et le plein d'eau. Les vallonnements de l'Aube et la chaleur commencent à durcir les muscles des jambes. L'arrivée à Ancy-le-Franc lieu du 3ième coup de tampon de la journée est bienvenue, la fatigue et la faim se font ressentir. Le village est animé, c'est la fête de la musique ce soir. Après un passage à la boulangerie et au café voisin, tous deux ouverts pour la fête, nous repartons rassasiés pour la dernière étape de la journée (25km). Nous arrivons au Restaurant de l'Aubespin, à l'entrée de Montbard, à 20h20 après 309 km et 2900m de dénivelé , moyenne de roulage 23,6. L'hôtel, situé à 1k300, n'assurant pas la restauration le dimanche soir, Roger et moi-même sommes allés prendre les clés des chambres et du garage à vélos, régler la facture et s'informer des modalités de départ pour le lendemain matin.
Puis retour au restaurant pour dîner avec Max et Pierrot. L'accueil fut très agréable et après un bon repas, retour à l'hôtel. Après avoir garé nos montures, douche et court repos bien mérité.
Montbard-Chavanay (308,5km)-lundi 22 juin 2009-Départ 5h
Comme d'habitude, départ à 5h. La dure journée de la veille a rendu nos muscles douloureux, les premiers km sont difficiles, l'allure modeste, c'est un grand café qu'il nous faut ! Semur en Auxois, trop tôt, rien d'ouvert, Pouilly en Auxois toujours le désert. Ce n'est qu'au km 72 à Bligny sur Ouche que nous allons prendre notre petit déjeuner chez Tintin , à l'Auberge du Val d'Ouche bien connu et apprécié par Pierrot et Max. Depuis des années, c'est leur lieu de départ ou de passage lors de la Flèche Vélocio. Le petit-déjeuner fut copieux : pain, beurre, confiture, miel, viennoiseries, café, lait, thé, le tout à volonté…Après cette longue pause (40 mn), bien rassasiés, nous repartons le moral au beau fixe monter la côte de Bligny. A la sortie de Bligny, surprise ! Bernard Faivre Sariste bien connu des diagonalistes est venu nous encourager. Nous nous excusons du léger retard sur l'horaire, c'est la faute du petit déjeuner. Après quelques échanges et les photos d'usages, nous voilà repartis pour monter la côte de Bligny. Pierrot nous affirme qu'après cette côte, c'est tout plat ! Le parcours est identique à celui de la Flèche Vélocio, donc facile si le vent est favorable.
Pointage à Beaune : arrêt très court. Pierrot avait raison, la route est plus facile et le vent favorable, il sera plus fort encore dans la vallée du Rhône. Le moral est bon et nous pédalons allègrement. La traversée de Châlons s/Saône fut un peu hésitante, il fallut sortir la carte pour se repérer. Le stress de Roger se fit ressentir. Le soleil commence à chauffer sur la Bresse. Si le vent arrière ne nous rafraîchit pas, il nous pousse agréablement. Court arrêt déjeuner à la boulangerie de Cuisery, comme d'habitude ce sera : sandwich, boissons fraîches. Notre prochain arrêt sera St Didier sur Chalaronne km198 et 2ième point de contrôle de la journée. Nous sommes dans notre fourchette horaire.
La traversée de Lyon, que j'appréhendais un peu, a été relativement facile, malgré la circulation assez dense à cette heure de la journée. Vigilance et attention sont de rigueur. Merci à Max et Pierrot pour le pilotage de cette traversée qu'ils connaissent bien. Nous atteignons Givors, prenons la N86 et c'est reparti à vive allure jusqu'à Chavanay, terme et dernier point de contrôle de la journée. Il est 19h40, le compteur nous donne 307km et 2300m de dénivelé, moyenne de roulage 25,6.
Nous sommes les seuls à l'hôtel, les chambres sont un peu rudimentaires et d'un autre âge. On s'en accommodera, car la nuit sera courte et cadencée toutes les heures et demi heures par la cloche de l'église toute proche. Nous ne perdrons pas de temps avec le repas, il sera servi rapidement, au menu : crudités, lasagnes, fromage et fruits. Puis dodo, le réveil sonnera à 4h30
Chavanay-Châteauredon (273,5km)-mardi 23 juin 2009-Départ 5h
Notre départ a été retardé d'un quart d'heure : l'hôtelier nous a servi le petit-déjeuner à 4h45. Ce n'est pas grave : ce qui est fait, n'est plus à faire. Mais Roger n'entend pas de cette oreille et le départ dans la vallée du Rhône fut rapide, comme l'arrivée la veille d'ailleurs, toujours avec un bon petit vent arrière. De chaque côté de la route, ce ne sont que, pêchers, abricotiers, cerisiers, mais pas le temps de s'attarder, dommage. A Charmes sur Rhône, nous quittons cette vallée et là nous sentons davantage le vent latéral, qui nous a fait des frayeurs en passant le pont sur le Rhône à une seule voie de circulation alternée.
Le petit déjeuner du matin est déjà bien loin. Un 1ier arrêt dans une boulangerie à Etoile sur Rhône s'impose. Nous repartons vers Die, lieu de contrôle et de ravitaillement. Arrivée à Die à 11h45, le Proxi, à l'entrée de la ville, fera l'affaire. Mon épaule gauche commence à me faire souffrir, Pierrot me donne un anti inflammatoire pour calmer la douleur.
Nous voici donc dans le Diois et le Vercors, le relief n'est plus le même. La montée du col de Cabre se fit à allure très modeste. Max nous tint compagnie tandis que Pierrot tentait une échappée. Puis c'est la descente très rapide vers Aspremont.
A 1 km d'Aspremont, notre fils Vincent (qui habite près de Gap) et son amie sont venus nous saluer et nous encourager. Ils nous attendent avec un sérieux ravito : boissons fraîches, gâteaux, fruits… Merci encore. Après cet arrêt de 15mn, nous repartons à vive allure vers Serres avec un vent très fort qui nous pousse.
Pierrot appelé sur son portable nous informe que JL Borach nous attend à Serres, son partenaire blessé par la selle a abandonné à Lyon. C'est donc en solo qu'il continue sa diagonale et souhaite poursuivre sa route avec nous. Nous le retrouvons à la sortie de Serres, il roule avec nous jusqu'à Volonne où nous pointons dans un bar, il reste 31km pour rejoindre Châteauredon. C'est alors qu'il s'aperçoit, qu'il a oublié de pointer à Sisteron. Il est contraint à faire demi-tour et de nous laisser là, à son grand regret. Après Volonne, nous rejoignons bien vite la N85 bordée d'abricotiers. Je ne résiste pas à la tentation et demande un arrêt " abricots ". Tout le monde est d'accord, nous remplissons nos poches d'abricots ramassés par terre, un délice, trop mûrs pour être vendu, mais à point, pour des cyclos affamés et déshydratés. L'arrivée à Châteauredon par une petite route accidentée nous a paru interminable. A 19h25, nous voici devant l'Hôtel les Lavandes, après avoir parcouru 272 km et 2650m de dénivelé, moyenne de roulage 22,10. Nous avons 45mn de retard sur notre tableau de marche, il y a donc eu beaucoup de temps d'arrêt.
Encore une bonne journée bien remplie. L'accueil est chaleureux et après un dîner copieux à base de pâtes pris sur la terrasse, nous voilà prêts pour une bonne nuit et attaquer la dernière étape de notre première diagonale.
Châteauredon-Menton (168km)- mercredi 24 juin 2009-Départ 5h
Notre départ ne se fera qu'à 5h35, après avoir pris un petit-déjeuner copieux préparé par la patronne de l'hôtel. Quelques kilomètres descendants puis la montée vers les cols des Robines et de Toutes Aures avec un vent plutôt défavorable. Les cuisses sont douloureuses. La montée se fait lentement et le retard s'accumule. Roger me dit : " La journée sera dure et on est déjà parti avec 35 mn de retard ". Il a le moral dans les talons. Ayant étudié le tracé, je savais que jusqu'au col de Toutes Aures, ce n'était pas facile, mais qu'ensuite c'était descendant jusqu'à St Martin du Var, distant de 70km.
Comme toujours !!! j'avais raison. C'est à très vive allure que nous rejoignons Puget-Théniers 1ier arrêt et pointage de la journée. A St Martin du Var, nous étions rentrés dans notre tableau de marche. Le sourire et le moral de Roger étaient revenus au beau fixe, quant à mon épaule, elle était toujours douloureuse. Après une petite collation et un anti inflammatoire pour moi, c'est reparti pour l'ascension du col d'Aspremont moins difficile que prévu. Puis on se laisse glisser jusqu'à Tourette-Levens où nous avons prévu de déjeuner. Il est 11h45, un petit supermarché fera l'affaire.
Après une petite erreur de parcours à la Trinité, bien vite rattrapée et sans détour c'est la montée de La Turbie. Il fait chaud dans l'ascension. Heureusement des portions ombragées donnent une sensation de fraicheur très agréable.
Carte postale à La Turbie, nous connaissons bien l'emplacement de la boîte aux lettres pour l'avoir utilisée à plusieurs reprises. La diagonale est presque dans la poche. Il n'y a plus qu'à se laisser glisser jusqu'à Menton. Emmenés par Max, les yeux presque fermés, il est 14h35 lorsque nous pointons nos carnets de route au Commissariat (notre délai était 16h00). Notre compteur affiche 165 km, 1890 m de dénivelé et une moyenne de roulage de 22,4. Quant à mon compteur diagonale, il affiche 8. Pour la 9ième c'est une autre aventure.
Après quelques photos souvenir et avoir donné rendez-vous au vendredi matin 9h à la Gendarmette de service, je me laisse guider vers l'hôtel par mes 3 compagnons de route qui le connaissent pour l'avoir déjà fréquenté lors de précédentes diagonales. Notre arrivée étant plus tôt que prévue, les chambres n'étaient pas disponibles. Nous garons nos bicyclettes et allons arroser, à la terrasse d'un bar, le succès de cette diagonale par un Baron (demi-litre de bière pression).