Diagonale Hendaye - Strasbourg
du 15 au 19 juin 2010
homologation n° 10151
HENDAYE / STRASBOURG
Compte rendu rédigé par Pierre DORNE
Bien qu'ayant déjà réalisé 10 diagonales, il m'en manquait toujours une pour finir la série des 9 : Hendaye/Strasbourg ou vice versa ne figure pas encore à mon palmarès donc ce sera pour cette année.
Ghislaine partenaire habituelle de mes précédentes traversées décide de m'accompagner en tandem, mais il va falloir convaincre Roger de repartir pour cette nouvelle aventure, lui qui avait juré qu'on ne l'y prendrait plus. Finalement, c'est à trois que nous ferons Hendaye/Strasbourg. Le parcours sera celui que Max a réalisé l'année dernière.
Date arrêtée, engagements envoyés, réservations train, hôtels faites, le 15 juin arrive très vite et ce matin à 7h20 nous descendons en gare d'Hendaye.
La météo prévue pour la semaine et la pluie qui crépite sur la verrière de la gare ne nous rendent pas optimistes pour la suite de notre périple. Roger se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère et nous ne sommes pas loin de penser la même chose. Copieux petit déjeuner en face de la gare et bien vite l'heure arrive de se rendre au commissariat pour faire remplir nos carnets de routes.
Hendaye/Casteljaloux (214.5 km) - mardi 15 juin 2010 - 9h00
9h00, départ sous la pluie qui commence à faiblir. La côte d'Urrugne ne nous semble pas difficile dans les premiers kilomètres et le soleil qui tente une percée à travers les nuages vient réchauffer nos pensées bien moroses.
Bientôt nous apercevons Pierrette et Gilbert VIDEAU, le couple de SARiste que nous avions déjà rencontré l'année précédente qui nous attendent pour nous guider dans Bayonne. De ce fait, la boite à lettres est vite trouvée, la carte de départ envoyée dans les Ardennes. Pierrette et Gilbert nous quittent quelques kilomètres plus loin. Merci à eux pour les photos souvenir et ce bout de route en notre compagnie.
Peyrehorade : arrêt ravitaillement dans une superette. Sandwichs, fruits et boissons seront notre menu pour ce midi. Le contrôle de Mont de Marsan coupe notre après midi d'un arrêt bienvenu et nous repartons pour Casteljaloux terme de notre première étape avec une avance de 45 minutes sur notre tableau de marche ce qui rend Roger un peu plus souriant.
Casteljaloux, 19h10, 215 kilomètres au compteur, moyenne : 24.9 pour 1300m de dénivelé et 8h43 de roulage. Cette première journée relativement facile n'est qu'un échauffement en regard des deux étapes suivantes.
Casteljaloux/Pontarion (289km) - mercredi 16 juin - 4h30
Etant arrivés tôt hier soir, nous décidons d'un commun accord d'avancer le départ ce matin d'une demi-heure : la journée s'annonce beaucoup plus dure que la veille. Ce matin, pas de petit déjeuner avant le départ, deux pains au chocolat et une banane achetés la veille, me permettent de ne pas partir le ventre vide. Ghislaine et Roger avaient fait de même. La pluie commence à tomber après une heure de route. Elle durera toute la journée et c'est bien mouillé que nous arrivons au contrôle de Duras. 6h45, toujours pas de café ouvert en cette heure matinale, mais une boulangerie nous permet de ravitailler et de tamponner carnets de routes et BPF. Sainte Foy La Grande, le café tant attendu arrive enfin. Périgueux ravitaillement et traversée réalisée avec madame GPS : Ghislaine qui a pris soin de photocopier tous les plans des principales villes de notre itinéraire. Après quelques kilomètres, la roue arrière du tandem contrarie Roger par un bruit intempestif et un freinage brutal !!! arrêt, vérification, rien ne parait anormal, tout va bien sauf le moral de Roger qui ressemble de plus en plus aux couleurs du ciel.
Exideuil : 13h20, deuxième contrôle de la journée. Une brasserie fera l'affaire pour le repas et le pointage, mais en sortant les carnets de routes pour le contrôle, nous nous apercevons que le tampon de Duras ne comporte pas le nom de la localité mais celui de Lévignac de Guyenne où se trouve la maison mère de la boulangerie de Duras.
Pour la diagonale, un coup de téléphone à Annette et Marc devrait arranger l'affaire, mais pour les BPF il faudra revenir.
Bientôt, le profil de la route change et ce n'est qu'une succession de côtes et descentes jusqu'à Pontarion où nous arrivons à 20h15. 291 kilomètres aujourd'hui, 21.6 de moyenne, 13h31 de roulage et 3080 m de dénivelé, comme prévu, la journée a été dure. La pluie ayant cessé une heure avant notre arrivée, c'est un peu égoutté mais encore bien mouillé que nous arrivons à l'hôtel " l'Air du temps ". Repas dans la foulée car le personnel finit son service à 21h00. Douche et extinction des feux à 22h00 ce qui nous laisse encore 6h30 de sommeil, le luxe pour des diagonalistes.
Pontarion/Dennevy (292 kms) - jeudi 17 juin - 5h00
4h30, déjà l'heure. Même les nuits de 6h30 paraissent courtes. Petit déjeuner dans la chambre, pain, croissants, beurre, confiture et café chaud préparé la veille par notre hôtelier nous mettent en jambe pour une journée qui, quoique un peu plus longue que la veille, doit être plus facile.
5h00 : départ. Le jour naissant nous laisse entrevoir un ciel obstinément gris. Le moral est meilleur que la veille d'autant plus que le vent nous est favorable. Bientôt Evaux les Bains. Pointage des BPF pour Ghislaine et Roger et vérification du tampon, la mésaventure d'hier à Duras les rend méfiants. Contrôle à Montmarault où un énième café soutient les troupes avant le repas du midi. Peu après, un cyclo nous attend sur le bord de la route. C'est Michel Mével, deuxième SARiste de notre diagonale. Il nous emmène à bonne allure sur la longue ligne droite qui nous mène à Saint-Pourcin sur Sioule où il nous propose un rafraichissement que nous acceptons avec plaisir. Mais le temps file vite pour des diagonalistes bavards qui ont tant de choses à raconter. Bientôt il nous faut repartir avec les encouragements de Michel. Paray le Monial, pointage dans une maison de la presse. J'en profite pour acheter des piles car ma lampe donnait des signes de faiblesse ce matin. Peu après et comme chaque jour, la pluie s'invite pour faire la route en notre compagnie, compagnie dont on se passerait bien, mais à quelques choses, malheur est bon, la chaleur ne nous accable pas et les 18 degrés sont bien supportables.
Les 70 derniers kilomètres le long du canal du centre auraient du être agréables, mais la pluie persistante nous les rend longs et monotones. Nous ne dérangeons que quelques hérons en quête d'un hypothétique repas. Arrivée à Dennevy à 19h20, 295 kms au compteur, 23.5 de moyenne et 2280 m de dénivelé. La chambre d'hôtes se trouve sur notre route et nous sommes accueillis par une charmante hôtesse. L'apéritif pris en compagnie de nos hôtes nous ouvre l'appétit et le repas qui suit est digne d'un cyclo affamé.
Dennevy/Cernay (261.5 kms) - vendredi 18 juin - 5h00
Aujourd'hui, jour de l'appel du Général, mais aussi jour de mon anniversaire, avec quelques années de moins il est vrai. J'en serai quitte pour offrir l'apéritif ce soir.
Copieux petit déjeuner ce matin : pain, confitures et Yaourts maison, fruits et café chaud. Le jour commence à poindre à 5h00 pour notre départ. Les éclairages ne serviront pas très longtemps aujourd'hui. Le relief est moins accidenté et nous arrivons rapidement à Seurre après une deuxième alerte sur la roue arrière du tandem. Café et pointage rapide,
Peu après Auxonne, un cycliste arrive face à nous, sacoche de guidon, sacoches à l'arrière : " ça c'est un diagonaliste ! " s'exclame Roger. En effet, c'est bien un diagonaliste du club d'Orchies qui tente la réalisation des 18 diagonales non stop et en relais. Il s'agit de François Xavier Ridon, qui est sur Strasbourg/Hendaye et qui doit doubler avec Hendaye/Menton. Muni d'une balise de positionnement on peut suivre sa progression sur internet et nous verrons qu'il a réussi ses diagonales et passé le relais dans les temps impartis. Après quelques mots et échange de noms, chacun repart après maints encouragements mutuels.
11h00 : nouvelle rencontre quelques kilomètres plus loin. Aimé Galdin nous attend en voiture sur le bord de la route. A Pesmes, arrêt pour le pointage du BPF. Pot de l'amitié en compagnie d'Aimé à la terrasse ensoleillée d'une brasserie. Comme toujours le temps passe très vite en agréable compagnie et déjà il faut se quitter après une cordiale poignée de main, la bise à Ghislaine et le plein de photos.
Vesoul, 13h15, repas dans une sandwicherie comme nous en avons pris l'habitude depuis 3 jours.
Lors d'un arrêt pour satisfaire un besoin naturel, Roger, éternel inquiet et qui a l'œil à tout s'aperçoit que la manivelle du tandem coté pédalier veut jouer la fille de l'air, comme par magie, la clé sort de la trousse à outils et bien vite tout rentre dans l'ordre.
Au fil des kilomètres nous traversons les villes de Lure, patrie du sapeur Camembert (héros des premières bandes dessinées), Ronchamps et sa célèbre chapelle Notre Dame du Haut (œuvre de Le Corbusier) Belfort où j'ai passé 16 mois en uniforme sans jamais être allé voir le lion de Bartholdi pourtant proche de la caserne (je me suis rattrapé depuis). 18h45, Cernay où l'hostellerie d'Alsace nous accueille pour cette étape de 260 kilomètres, bouclée à 23.6 de moyenne, avec un dénivelé de 1860m et 11h05 de roulage. Après la douche, un repas fin et copieux nous attend, 21h45, tout le monde au lit.
Tiens, j'ai oublié : aujourd'hui première journée sans pluie !!!
Cernay/Strasbourg (112 kms) - samedi 19 juin - 5h00
Départ 5h00 pour cette dernière étape de 112 kms que nous ne redoutions pas. En effet je ferai toute l'étape sans changer de vitesse, un record dans cette diagonale où les montées nous ont paru quelques fois interminables et les descentes toujours trop courtes. Mais il ne faut pas trainer, le délai expire à 12h00 et le moindre pépin mécanique pourrait contrarier notre progression (Roger pense toujours à sa roue arrière). A Neuf-Brisach pointage des BPF et achat de viennoiseries dans une boulangerie ouverte en cette heure matinale. Bientôt nous sortons les imperméables car la pluie qui nous avait un peu oublié hier se rappelle à notre bon souvenir. Rhinau, carte postale d'arrivée ensuite nous prenons la piste cyclable le long du canal du Rhône au Rhin qui doit nous conduire droit au commissariat de Strasbourg. Mais à Kraft, la piste est fermée, nous devons reprendre la D 468. 10h35, enfin le panneau Strasbourg, 112 kilomètres comme prévu, dernier coup d'œil sur le plan de Ghislaine, un cyclo qui passe nous demande ce que nous cherchons : " l'hôtel de police " lui répond Ghislaine. " Suivez-moi, c'est à deux pas et je passe devant " nous dit-il. Ainsi sans avoir besoin de chercher, nous nous retrouvons devant le commissariat où Jocelyne Hinzelin, SARiste connue de tous les diagonalistes arrivants ou partants de Strasbourg nous attend sur le parvis avec ses deux cannes en l'air et un sourire radieux.
" Pas encore de félicitations ", nous dit elle, seulement quand les carnets de routes seront tamponnés et signés ce qui se fait dans la joie et avec la gentillesse de l'agent de service qui nous félicite et pose pour la photo souvenir.
*
La diagonale terminée, nous avions prévu de rentrer en vélo chez nous, mais avec la pluie qui ne cesse de tomber, nous décidons sagement de reprendre le TGV pour Paris. Jocelyne nous indique la route pour rejoindre la gare, où elle va nous retrouver en prenant le tram. Ghislaine se renseigne sur les heures de départ, la chance est avec nous, il y a un TGV en partance à 14h20, il peut prendre vélo et tandem. Il est 11h30, Jocelyne nous emmène dans un restaurant de sa connaissance et nous finissons notre diagonale devant une entrecôte frites gargantuesque en lui narrant notre périple. Elle ne nous quittera, qu'une fois installés dans le train et au coup de sifflet du contrôleur. Bon rétablissement Jocelyne et à bientôt sur ton vélo.
18h00, je descends du train à Chantilly, ma série de 9 diagonales est terminée, mais ayant déjà commencé les retours, à l'année prochaine……… n'est-ce pas Ghislaine et Roger.
P. DORNE