Diagonale Menton - Hendaye

du 26 au 29 juin 2009

homologation n° 09172

Compte rendu rédigé par Ghislaine DEVULDER

Notre journée de repos à Menton destinée à recharger les batteries fut très appréciée par toute l'équipe. Petit-déjeuner à 8h, cool. Promenade dans le Vieux-Menton. Il fait très chaud, nous recherchons les trottoirs à l'ombre. A midi, déjeuner au resto du coin puis retour à l'hôtel pour la sieste. En fin d'après-midi, avant le dîner, assis sur un banc, face à la grande bleue, c'était super décontractant. Il faisait bon à cette heure-là.
Vendredi matin, petit-déjeuner à 7h30. Derniers préparatifs, règlement de la facture hôtelière puis départ de l'hôtel à 8h30 pour le Commissariat.

Menton - Rians (198,5km) - vendredi 26 juin 2009 - Départ 9h

A 8h45, nous pointons nos carnets de route et nous démarrons donc avec un quart d'avance sur l'horaire de départ prévu à 9h00.
La sortie de Menton vers La Turbie se fit sans difficulté. Cette partie du parcours est bien connue de tous pour l'avoir déjà faite à plusieurs reprises. Nous surplombons la Principauté de Monaco que nous admirons tout en montant allègrement. A La Turbie, carte postale puis descente vers Nice par le col d'Eze et le col des 4 Chemins. A Nice, nous poursuivons notre chemin par la promenade des Anglais, pas très encombrée à cette heure de la journée. Bien vite, nous arrivons sur la route qui nous conduira à Grasse où nous déjeunons dans une sandwicherie. Il est 13h. Après cette pause de 30 minutes, nous repartons jusqu'à Draguignan, premier et unique pointage de la journée. Il fait lourd et chaud. La température au compteur affiche 38°, le temps est orageux. A quelques kilomètres de Draguignan, on n'y échappera pas, un orage nous tombe dessus. Vite, nous cherchons un abri sous les arbres, enfilons nos impers et continuons jusqu'au pointage dans une superette. Le soleil est revenu, nous rangeons nos impers et c'est reparti. La route est belle; les voitures se font rares, mais pas les bosses. Nous commençons à accumuler du retard sur notre tableau de marche. Mon épaule gauche me fait souffrir.
Un arrêt à Varages, à la boulangerie et chez le marchand de primeur permet de recharger les accus. Roger profite de l'arrêt pour prévenir l'hôtelier de notre retard et demande s'il est possible de nous préparer des pâtes pour le repas. Des gens du village assis sur des bancs discutent et prennent le frais à l'ombre des platanes. La conversation s'engage, d'où, venez-vous? où allez vous? et patati et patata, hé ben, faut le faire. Enfin quand on aime ! Et la route jusqu'à Rians c'est comment ? maintenant c'est tout plat ! Et c'est reparti pour les 19 derniers km de la journée. Pas si plat que ça ! en voiture certainement. Enfin nous arrivons à Rians à 20h au clocher de l'église (1h de retard sur l'horaire), après avoir totalisé 193km, 2850m de dénivelé, à 20,6 de moyenne de roulage.
De suite, le fils de l'hôtelière nous ouvre le garage, remet la clé pour le lendemain. Rapidement, nous nous douchons et à 20h30 nous sommes à table. Accueil chaleureux et repas copieux, et à la satisfaction de tous il y avait des pâtes en accompagnement.

Rians - Homps (300,5km) - samedi 27 juin 2009 - Départ 5h

Départ à 5h sans petit déjeuner par une route moins accidentée que la veille. C'est bon pour le moral ; les kilomètres défilent et bien vite nous arrivons au 1er pointage de la journée au km 31 à Le Puy Ste Réparade qui porte bien son nom. Nous allons nous réparer en prenant un petit déjeuner sur la terrasse d'un café. Je souffre toujours de l'épaule et la douleur ne me quittera pas de la journée malgré les anti-inflammatoires. La traversée de Salon de Provence se fait sans difficulté. De Salon de Provence à Saint Martin de Crau, nous empruntons une petite route qui longe l'autoroute. Les voitures se font rares. Malgré le relief plat, la monotonie s'installe. Des champs d'abricotiers nous tentent et ne pouvant résister à ma gourmandise, je demande un arrêt que mes coéquipiers acceptent volontiers. Ils sont moins mûrs que ceux de la vallée du Rhône mais ils se laissent manger. Puis c'est l'arrivée sur Arles qu'il faut traverser. Max nous guide. Il y est passé au printemps en chassant les BPF, c'était la galère, il y avait la " Féria ". Aujourd'hui c'est guère mieux, c'est jour de marché. Nous allons le traverser en slalomant entre les badauds. A la sortie d'Arles, nous prenons une petite route Camarguaise vers St Gilles. Il fait chaud et le vent n'est pas très favorable.

A l'entrée d'Aimargues, un cyclo nous attend. C'est Bernard Vianes sariste de la région. Il attendait deux autres diagonalistes qui prévoyaient passer avant nous sur la même diagonale. Nous apprendrons plus tard leur abandon. Aimargues étant notre 2ième lieu de pointage de la journée, arrêt casse-croûte dans un bar. Bernard arrose notre rencontre, merci à lui. Ensuite il nous accompagnera jusqu'à la sortie de Lunel, photos souvenir. On se salue, il nous encourage, nous souhaite bonne route et s'en retourne avec espoir de rencontrer l'autre duo.

En ce samedi après-midi, le contournement de Montpellier se fait sans grosse affluence, surtout pas de camion. A Lattes, nous perdons un peu de temps pour trouver la direction de St Jean de Védas. Roger commence à s'énerver et m'en veux de ne pas avoir emporté la carte actualisée. Il fait très chaud et peu de vent. L'eau commence à nous manquer. Le sandwich du midi est loin et à St Jean de Védas, un 2ème arrêt casse-croûte s'impose. Il est 15h, une demi-heure de retard sur notre horaire.
A Pézenas, nouvel arrêt chez le marchand de primeurs : melons et pêches sont les bienvenus. La traversée de Pézenas se fait sans difficulté, et prenons la direction de Béziers. Max, ayant traversé Béziers l'an dernier en tandem avec sa patronne lors de la diagonale DP, guidé par le sariste Gérard Sales, nous a emmenés sans aucune hésitation. Le dernier pointage de la journée, à Capestang, se fait dans une boulangerie : viennoiseries, boissons fraîches. Il ne reste plus que 29 km pour arriver à Homps, lieu d'hébergement. Je souffrais toujours de l'épaule et il a fallu plusieurs arrêts pour essayer de me décontracter et me soulager un peu de cette douleur devenant insupportable. Voyant notre retard s'accumuler, Roger prévient l'hôtelier de notre arrivée tardive, en lui demandant au menu des pâtes, comme la veille. Cette journée s'achèvera à 20h45 (45 mn de retard sur notre horaire) avec 295km à 22,6 de roulage et 1640m de dénivelé.
Après la douche, le repas est pris sur la terrasse au bord du canal du midi : excellent et copieux, avec des pâtes sans supplément de prix. Ensuite, les machines sont rangées au garage et nous gardons la clé pour le départ matinal du lendemain.

Homps - Pau (300km) - dimanche 28 juin 2009 - Départ 5h00

Sachant que le 1er pointage de la journée allait se faire à Saverdun chez Bernard Lescudé, secrétaire et ancien Président de l'amicale des diagonalistes, nous avançons notre départ d'un quart d'heure donc départ à 4h45.
Le jour n'est pas encore levé. Pour le tandem, la progression est hésitante, Max passe devant en éclaireur. La traversée de Carcassonne, un dimanche à une heure matinale, se fit sans encombre. La montée vers Montréal se fit très en dedans : les muscles sont douloureux. Arrêt petit-déjeuner. C'est la brocante au village et nous prenons le café au bar de l'organisation en conversant avec les autochtones. Une dame préparant son étal remarque nos maillots et nous crie " salut les Picards ", c'est une Picarde exilée dans la région depuis peu. Puis c'est reparti pour la côte de Fanjeaux. Je la redoutais un peu car je connaissais le profil pour l'avoir fait en voiture, il y a un mois, lors d'un séjour dans la région (semaine à Saissac). Il y a deux routes, l'une toute droite très raide, l'autre moins pentue mais plus longue. Nous optons pour la deuxième. Roger adopte un petit développement et elle passe comme une lettre à la poste. A Belpech, Bernard Lescudé nous attend et nous conduit à Saverdun. Gisèle, son épouse, nous sert une collation : gâteau maison, brioche, café, jus de fruits. De plus, ils nous prévoient un pique-nique à Cazères que nous avons beaucoup apprécié : pâtes en salade, rôti de porc froid, yaourts, clafoutis maison, jus de fruits, eau fraîche. Un régal ! Deux fois merci.

Après ce copieux déjeuner, nous voilà reparti sous une chaleur accablante. Il est 13h15. En ce dimanche après-midi, les voitures se font rares. Cette fois, ce ne sont pas les difficultés du relief qui nous freinent, mais la forte chaleur. Nos compteurs affichent maintenant 42°. Tant pis pour le retard sur l'horaire, nous faisons un arrêt à St Gaudens au bar et remplissons nos bidons. N'ayant pas écouté les conseils de Bernard, nous traversons Montréjeau par le centre. La forte pente oblige Roger à arrêter le tandem à quelques mètres du sommet. Quelle vacherie !!! J'aurai dû mettre plus petit, me dit-il, il me restait encore le 28 à l'arrière. Nous prenons la direction de La Barthe de Neste où le 2ième pointage de la journée est prévu. Le relief accidenté et la chaleur aidant, les kms paraissent taxés d'une TVA à 19,6. Pointage à la boulangerie, seul commerce ouvert en ce dimanche après-midi.
Une anecdote : Là, nous rencontrons un couple Belge qui contemple nos machines d'un autre temps. La discussion s'engage. C'est un Singer. En fabrique t'on encore ? et où ? combien ça coûte ? et une diagonale c'est quoi ? etc… La dame nous informe que son père fait également beaucoup de vélo, qu'il est membre du club des 100 Cols, etc…
Depuis, ils ont retrouvé notre adresse via le club des Cents Cols et nous ont envoyé un petit courrier. C'est sympa. C'est ça aussi une diagonale, des rencontres inopinées.
Une longue descente de 20km sans un seul coup de frein nous amène à Tournay. Le compteur a affiché 70km/h. C'est bon pour le moral, le retard diminue. Arrêt rapide à la Superette : fruits au menu. L'arrivée à Tarbes ne se fait pas au même rythme, les longs vallonnements nous ralentissent. N'ayant pas pris le contournement, nous nous perdons un peu dans la ville avant de reprendre la bonne direction. Les anti-douleurs et la pommade appliquée plusieurs fois m'ont calmé la douleur. L'heure tourne, il nous reste encore 36km avant Pau, terme de notre étape. Une nouvelle fois, Roger prévient l'hôtel Campanile de notre retard, qui nous avise que le dîner est servi jusqu'à 21h. A Soumoulou, il est 20h25. Il nous reste 13km pour arriver à l'hôtel. On se concerte : resto à Soumoulou ou au Campanile. A l'unanimité, au Campanile. Il faut faire très vite. Roger met le turbo et nous pédalons maintenant à vive allure. A 20h50, nous sommes à l'hôtel (50mn de retard sur l'horaire). Le compteur affiche 305,5km, 2220m de dénivelé et une moyenne de 22,98 de roulage.
Rapidement, je me présente à l'accueil, prends les clés des chambres où nous rangeons les bicyclettes et accourons dîner. Repas froid à cette heure : buffets d'entrées, de fromages et de desserts en quantité, le tout arrosé d'une bière pression. Que c'était bon. Mais quelle course…
Une bonne douche et dodo, demain c'est grasse matinée, le départ n'est prévu qu'à 5h30 !

Pau - Hendaye (141km) - lundi 29 juin 2009 - Départ 5h30

Après avoir pris une petite collation dans la chambre, il est 5h30. C'est reparti ; la traversée de Pau se fait très facilement, sans erreur de parcours et bien vite nous arrivons à Orthez, dernier pointage de la diagonale, avant la carte postale à Bayonne. Petit déjeuner à la terrasse d'un bar.
Pour atteindre Puyôo, nous avons opté pour la route la plus courte, mais plus vallonnée. A partir de Peyrehorade, nous longerons l'Adour jusqu'à Bayonne. Pas de difficulté, mais la lassitude et la monotonie s'installent. A Hastingues, je leur impose un arrêt relaxation au bord de la rivière.
Peu avant Urt, nous rencontrons un cyclo qui fait demi-tour : c'est le sariste Gilbert Videau, venu nous encourager et nous accompagner pour la traversée de Bayonne. Il nous commente les monuments de la ville, et nous amène à une boîte aux lettres pour la carte postale. Il est 11h, nous repartons. La chaleur s'accentue, la circulation est dense. Les travaux sur la N 10, à la sortie de Bayonne, nous obligent à être très vigilants et patients. A la sortie d'Anglet, Gilbert nous quitte, nous encourage pour les 30 derniers kms qu'il nous reste à faire et donne rendez-vous à Max pour le lendemain matin qui repartira pour sa 3ème diagonale Hendaye-Strasbourg, merci Gilbert.
Dernier arrêt pipi au sommet de la côte d'Urrugne et il ne nous reste plus qu'à nous laisser glisser jusqu'au Commissariat d'Hendaye. Il est 13h00, (délai 14h45) nous avons parcouru 145km à 23 de moyenne de roulage et 940m de dénivelé.

Conclusion


Eh bien, ça y est, mon cycle des 9 diagonales s'achève. L'objectif que je m'étais fixé pour l'année de mes 60 ans est atteint et j'en suis très heureuse. Roger et mes fidèles coéquipiers me félicitent. Quant à moi je jure que c'est la der des der. Après les traditionnelles photos souvenir, nous passons la frontière, de l'autre côté du pont, pour aller déjeuner au restaurant, conseillé par un agent du commissariat.
Après le déjeuner, Max rejoint son hôtel pour se reposer. Demain il repart pour Strasbourg. Le reste de l'équipe cherche un coin d'ombre pour la sieste et attendre l'heure du train de nuit qui doit nous ramener sur Paris.
Après avoir dîné, nous nous acheminons vers la gare. Il est 21h pour le train de 22h24. Pas de guichet ouvert et le peu d'affluence nous surprend. Mais, bien vite, nous sommes avons l'explication : la SNCF, entre Hendaye et Bayonne, est en grève et l'acheminement vers Bayonne se fait par bus. Rapidement, nous prenons contact avec le chauffeur car le transport de notre bagage n'est pas évident : un tandem et une bicyclette. D'abord, il est réticent puis accepte de les mettre dans la soute. Ouf, c'est chose faite. Le départ tarde, Roger s'impatiente. Le stress l'envahit. A 22h25, il démarre et nous dépose à Bayonne à 23h25. Vite, nous déchargeons nos machines et accourons sur le quai. Là, on nous annonce que le train a une heure de retard et ce n'est qu'à minuit vingt que nous prenons place dans le train. Malgré le retard nous arrivons à Paris à l'heure prévue. Tout est bien qui finit bien.

diagonale en images