Diagonale STRASBOURG – BREST 2007

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Le Dimanche 24 juin 2007

13 heures, je suis à la porte de chez Max. Le départ pour Strasbourg est prévu en voiture de chez Max , qui a eu la délicate mission de dernière minute de placer un tandem et trois vélos sur la galerie de sa voiture, qui n'accueille habituellement que trois machines. Les trois vélos sont en place, reste à aller chercher Ghislaine et Roger.
C'est Vincelette (le femme de Max) qui accompagnera une partie de l'équipe à Strasbourg, car Pierrot s'y rendra en TGV. Arrivée prévue à 18h45.

18h30

Nous sommes à Strasbourg avec une petite avance sur Pierrot.
Arrivés à l'hôtel, le temps de décharger les machines, de repérer nos chambres, Pierrot nous rejoint à pied de la gare. Nous préparons les vélos, gonflons nos pneus, mettons en place nos plaques de cadre, huilons nos chaînes (la semaine s'annonce humide).
Maintenant, il faut penser à s'alimenter, l'hôtel ne fait pas restaurant. La patronne nous conseille une pizzeria. C'est parti. Cinq minutes plus tard, nous sommes à table et en terrasse. Ce dimanche, il fait encore beau à Strasbourg.
Nous mangeons des pâtes en premier temps, mais les plus gros appétits lorgnent déjà sur les pizzas. Pour moi, pâtes et dessert suffiront. Le patron fort sympathique nous offrira le café. Il est prêt de 23 heures. Il est grand temps de rejoindre notre hôtel. Demain le réveil sonne à 4 heures.

Le Lundi 25 juin 2007 : Strasbourg - Chavanges - 283 kms

Nous quittons l'hôtel à 4h30. Vincelette est déjà repartie sur Paris. Nous prenons la direction du Commissariat pour aller chercher notre premier tampon.
5 heures : c'est parti. Le vent comme prévu est défavorable, la pluie semble imminente.
A Mutzig, nous postons notre carte postale. Arrivés à Schirmeck, kilomètre 51, nous prenons un rapide petit déjeuner, puis direction le col du Donon. La pluie fait son apparition. Dans la descente, je laisse filer le tandem. Je trouve les pneus Paribas de 23 pas terribles sur cette route mouillée. Au détour d'un virage, je découvre toute l'équipe arrêtée, en discussion avec un cyclo et quel cyclo : il s'agit de Patrick Plaine qui, lui, termine la diagonale Hendaye-Strasbourg. Après 15 minutes de discussion, nous reprenons notre progression. Mais, nous sommes maintenant dans l'horaire à 20 km/heure de notre tableau de marche.
A Bayon, kilomètre 136, nous faisons une halte casse-croûte. Après une demi heure d'arrêt, nous repartons pour essuyer une grosse averse deux kilomètres plus loin. L'après-midi sera rythmée de courtes averses et toujours d'un vent ¾ face jusqu'à Chavanges, terme de cette première étape. Il est 19h10.
Nous avons le temps de nous doucher et de prendre le dîner tranquillement. Le restaurateur nous a fait des pâtes dans une quantité plus que suffisante. De plus, nous nous coucherons de bonne heure, le patron étant aussi pressé que nous, d'aller se coucher.

Le Mardi 26 juin 2007 : Chavanges - Thiron-Gardais - 294,5 kms

Départ 5 heures comme prévu. Il pleut et le vent n'a pas faibli. Dès les premières heures, nous sommes sur notre horaire le plus défavorable et le vent semble de plus en plus fort. Il faut se rendre à l'évidence, avec le cumul des arrêts de la journée, l'arrivée à l'étape sera tardive. Nous sommes parti sans le petit déjeuner et les poches se vident au fil des kilomètres. A chaque localité traversée, nous espérons trouver café et boulangerie ouverts, mais c'est plutôt le désert… Il est 8 heures, nous traversons Boulages, nous trouvons un café ouvert. Une fois à l'intérieur, nous nous rendons compte qu'il abrite aussi une alimentation. Nous commandons les cafés et dévalisons la boutique de ses pots de confiture et de son pain et je trouve le rasoir Bic qui me faisait défaut depuis deux jours.
Une fois restaurés, nous reprenons la route. Vers 10 heures, nous sommes à Hermé où nous devons contrôler mais pas de commerçant. Nous tentons la mairie, mais pas de chance, fermée le mardi. Max propose que nous fassions une photo puisque le règlement l'autorise. Pierrot préférerait un tampon et veut aller voir si la pizzeria indiquée à quelques centaines de mètres plus loin serait ouverte. Mais déjà en retard sur l'horaire, la photo s'impose. A Champagne sur Seine, nous nous arrêtons pour nous restaurer malgré le retard. Nous nous retrouvons assis dans un kebbab et nous laisserons presque ¾ d'heure dans cette affaire. Direction Etampes pour notre deuxième contrôle de la journée. Il est 16 heures lorsque nous arrivons dans cette ville et notre retard est maintenant d'une heure. Ghislaine téléphone à l'hôtel pour prévenir de notre retard mais sans succès. Elle rappellera plus tard. Tampons en poche, il nous reste 90 kilomètres pour rejoindre le prochain contrôle qui sera la ville étape d'aujourd'hui.
A la sortie de la localité de Thivars, première crevaison du voyage. Ce sera pour le tandem. Après le démontage du pneu, Roger ne trouve pas de silex et remonte une nouvelle chambre à air. Nous reprenons notre progression. Quelques kilomètres plus loin, Roger s'arrête car sa manette de dérailleur à des envies de grand braquet, nos tandemistes un peu moins ! Max explique qu'il connaît bien le problème de ces manettes retrofrictions qui deviennent inutilisables quand leur ressort a rendu l'âme. Pour cette raison, il les a changées au profit de manettes classiques. Pour le moment, nous ne voyons qu'une seule solution : régler la butée du dérailleur sur une denture passe partout. Max, qui ne baisse jamais les bras, propose à Roger d'aller jusqu'à l'hôtel et que sur place, on trouverait un vieux vélo, qu'on délesterait de cet accessoire. Roger est bien moins optimiste. Après ce petit réglage, nous reprenons notre route. Pas bien loin : Deuxième crevaison pour Roger, qui commence à s'énerver, non qui continue… Il veut que nous continuons notre route sans l'attendre. Pierrot décide de rester avec le tandem et que Max et moi rejoignons l'hôtel pour prendre de l'avance sur la douche et prévenir l'hôtelier du retard d'une partie de l'équipe. Ce que nous faisons. Il nous reste une vingtaine de kilomètres à parcourir. Nous nous relayons régulièrement. Il est 21h35 lorsque nous arrivons à l'hôtel.

A peine descendus de notre monture, la patronne de l'hôtel, prévenue de notre retard par Ghislaine, nous accueille avec beaucoup de gentillesse et d'intérêt. Max lui explique le pourquoi de l'absence de nos camarades. Nous ne sommes pas encore rentrés dans l'hôtel, que la manette est pratiquement trouvée. Il y a un vieux vélo à la cave, nous dit la patronne, qui nous a déjà proposé un vrai petit déjeuner pour demain matin à 5 heures. Nous prenons possession de nos chambres et allons nous doucher. Lorsque je redescends à la réception, Roger et Pierrot s'activent à changer la manette du tandem au bar de l'hôtel où nos machines passerons la nuit. Nous nous retrouvons à table à 22h45, mais les problèmes sont réglés, autant que les espoirs de grasse matinée de Roger. A minuit, nous rejoignons notre chambre. La nuit sera courte mais un copieux petit déjeuner nous attend demain matin.

Le Mercredi 27 juin 2007 : Thiron-Gardais - Bécherel - 248,5 kms

Départ 5h30, avancé d'une demi heure. Après une courte nuit, nous allons retrouver les routes d'une prochaine aventure. Pour le moment, notre progression reste toujours contrariée par un fort vent ¾ face. Mais malgré notre départ avancé, nous sommes aux alentours de midi à Javron qui sera notre arrêt casse-croûte sur l'horaire le plus défavorable.
Pendant que nous nous restaurons, assis sur un banc, une personne vient nous saluer : il s'agit de M.Turcant, un cyclo qui vit dans cette localité. On apprend que ce monsieur a participé à 5 PBP de 83 à 99, sous les couleurs des Cyclos des Avaloirs de Pré en Pail. Après avoir échangé quelques impressions, il est temps pour nous de repartir. Nous sommes maintenant en retard. Au vent s'ajoute le profil qui est très vallonné, c'est celui de Paris-Brest-Paris. Vers 15h30, nous faisons une pause café et en profitons pour remplir les bidons. Nous reprenons nos montures, Ghislaine commence à souffrir de son épaule. Nous arrivons à Bécherel vers 19h30, terme de cette troisième étape.
Après la douche, nous descendons dîner. La patronne nous propose de se lever pour préparer le petit déjeuner demain matin. De plus, nous pouvons laisser certaines de nos affaires, si nous le souhaitons, car nous ferons étape chez elle le surlendemain, lors de notre retour sur Creil.

Le Jeudi 28 juin 2007 : Bécherel - Brest - 234 kms

5h30 départ après avoir pris notre petit déjeuner, toujours le vent défavorable. Aujourd'hui, c'est notre dernière étape et nous sommes toujours sur l'itinéraire du PBP. La nuit n'a pas été réparatrice pour Ghislaine qui souffre encore de son épaule. Après environ trois heures de route, nous nous arrêtons pour prendre un nouveau petit déjeuner.

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Celui de Bécherel semble déjà bien loin. A 12h30, nous sommes à Plounevez-Quintin où nous avons notre dernier contrôle, c'est aussi notre arrêt ravitaillement. L'après-midi est plutôt agréable et ensoleillée. Nous faisons un petit arrêt au Roc Trévezel pour une photo avant de plonger sur Sizun. Le vent fort de face nous oblige à pédaler dans la descente. A Sizun, nous postons notre carte postale, il nous reste 35 kms pour rallier Brest. La fin paraît interminable. Beaucoup de circulation dans les quinze derniers kilomètres. Nous arrivons à Brest par le pont A.Louppe. Il faut maintenant trouver le Commissariat, pas forcément le plus facile. Cela nous prend une bonne demie heure. Une fois arrivés, mes compagnons de route investissent les lieux pour aller chercher le dernier tampon. Il est 19h30. Je garderai les machines pendant ce temps. Au bout d'un quart d'heure, l'équipe sort du Commissariat. Il nous reste maintenant à rejoindre notre hôtel à Guipavas, ce qui n'est qu'une formalité car le vent est devenu notre allié maintenant.

En conclusion : Après avoir laisser entendre à Max au début de l'année que ce serait bien de faire une diagonale après le 600 randonneur pour combler la période qui précède le PBP. L'idée fera son chemin et nous réunira tous les cinq pour vivre cette aventure.