Ma 100ème Montée des Orres

Nous venons de tourner au rond-point d'Intermarché et nous nous dirigeons résolument vers les Orres pour 15 km d'ascension Je dis nous, car cette année, pour ma 100ème , je suis accompagné par TANGUY, mon petit-fils de 14 ans . Qu'il est loin le temps (été 1978) où je découvrais cette montée cycliste et cette 100ème est un peu un passage de témoin.

Les choses sérieuses commencent après 1 km de ligne droite, à l'attaque du pont sur l'Eyssalette à Baratier. Habitué à cette première mais courte difficulté, j'adapte mon braquet et ralentis l'allure.

A la sortie de Baratier, nous rentrons dans du sérieux avec une montée sèche en légers virages, jusqu'à la 1ère épingle. Tanguy sur son VTT , est surpris et n'en mène pas large. Quatre lacets plus haut, dans une grande courbe à gauche (vous savez, où la route bouge beaucoup …) un premier arrêt s'impose pour apprécier la vue sur le lac et laisser souffler
2 minutes mon petit fils, dont c'est le baptême en route de montagne.

Après une série de virages et de montées courtes, avec toujours un pourcentage d'environ 7 % , nous arrivons à la chapelle des Salettes, le seul endroit de plat…sur 100m… Un 2ème arrêt s'y impose toujours de 2 à 3 minutes.

Maintenant, nous attaquons le dur, on aperçoit droit devant nous, la route serpentant sur 5 niveaux différents. Tanguy est impressionné, mais ne bronche pas. Nous irons ainsi jusqu'au Chef Lieu des Orres où une surprise l'attendra après son 3ème arrêt. Et oui, la route descend un peu sur 1,5 km. Son plaisir est court, car très vite, après les Ribes et le pont sur le torrent des Vachères, il va falloir remonter et là ….jusqu'à l'arrivée ….

Le Mélezet , Pramouton , la piscine , … Tanguy souffre et je l'accompagne de mes encouragements ou du récit de mes nombreuses anecdotes lors de mes 99 ascensions, le virage de l'estomac , la passerelle du Cairn,. Tanguy est 80 mètres derrière moi, le dernier virage à droite,. et à 10 mètres du panneau qui traverse la route annonçant l' Office de Tourisme des ORRES 1650, un bruit attire mon attention derrière moi . Je me retourne et aperçois mon Tanguy , à fond sur ses pédales qui me double, alors que je le croyais « à la rue » et me devance ainsi dans les derniers mètres de l'ascension, avec un sourire éclairant de joie son visage , du joli tour qu'il venait de me jouer, et surtout, celui d'avoir été « jusqu'en haut » .

Mais sa joie fut de courte durée, car les Orres 1800 venaient de naître et maintenant l'objectif était d'y parvenir avec 2 km de plus à parcourir. Nous les fîmes ensemble, gravissant la dernière montée, en se surveillant du coin de l'œil, ce qui m'a permis de contrer son ultime sprint au panneau Les ORRES 1800 , rétablissant ainsi une hiérarchie … qui ne durera sûrement pas encore longtemps, le témoin venait de changer de main , (ou de pédale… ! )

Jeannot

par Jeannot