Nationale 7 racontée par Jeannot

Nationale 7
Il faut la prendre qu'on aille à Rome à Sète
Que l'on soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept.

On est heureux nationale 7 , Charles TRENET 1955

C'était les années 50 et 60 ; les Vacances, la descente vers le Midi, le Soleil.
Et, si comme pour la Route 66, aux U.S.A., cette route devenait, du fait de son passé, mythique et symbolique !
Avec Nicole, Monique et Roland, nous avons, à notre façon, renouer avec la nationale 7, en parcourant quelques unes des étapes principales de la nationale 7 du 30 mars au 07 avril 2012.
L'objectif, relier le matin, en voiture, (1) avant 10 h/10h30, la ville étape prévue, déposer les bagages à l'hôtel, et rouler dans les environs sur des parcours préparés par Monique, entre 50 et 75 km, y compris sur la RN7, en cyclotouristes : les vrais, ceux qui admirent le paysage, prennent des photos, visitent un coin intéressant, sans souci de moyenne ou de km parcourus…
Vers le milieu d'après-midi, nous retrouvions Nicole, de retour de ses visites locales et repartions après une bonne douche, faire du tourisme, en voiture, cette fois, dans des lieux soigneusement repérés et étudiés par Nicole, avant notre départ.
Un bon repas le soir, clôturait la journée.

Partis le 30 mars avec ma remorque chargée des vélos et bagages, c'est MONTARGIS (Amilly) (2) qui nous voyait arriver vers 10 h, où 75 km nous attendaient.
Beau temps, mais froid .Une erreur de parcours…, le Loing , Briare et son canal étaient nos objectifs et déjà c'était la fin de notre première sortie.
La journée se poursuivait par la visite de Montargis (appelée la Venise du Gatinais) où le circuit des 18 ponts sur le Loing et le canal de Briare s'imposait.

Le 31 mars, NEVERS (Sermoise sur Loire) 60 km.
Brouillard le matin et randonnée le long du canal latéral à la Loire, le Bec d'Allier (leur confluent), pont canal du Guétin avec manœuvres de 2 écluses contiguës pour 2 bateaux se dirigeant vers … St Malo, passage à proximité du circuit automobile de Magny Cours et nous roulons pour terminer 7 km sur la nationale 7, peu fréquentée à cet endroit.
L'après-midi, tourisme dans les rues piétonnes de Nevers, la cathédrale, le palais épiscopal, sans oublier la rue des faïenciers.

Le 1er avril, ROANNE (Le Coteau) 50 km.
Crevaison pour Jeannot dès les premiers km et … ce n'était pas une blague. Beau temps, mais froid, barrage de Villerest, magnifique , construit par EDF sur la Loire (1976/1985) avec une retenue de 36 km.
On longe le plus grand méandre de la Loire avec son village niché dans la boucle.
Surprise ! passages à 18%, sur 1000 m en 3 paliers… Nous les ferons à côté du vélo…pour ne pas le martyriser…
La visite touristique de l'après-midi nous conduit au château de la Roche St Priest qui, ancré sur un piton rocheux depuis le 13ème siècle, est le monument emblématique de gorges de la Loire. Retour à Villerest pour visiter le bourg médiéval de Villarys, avec remparts et sa porte de Bise, site classé, avec maisons à encorbellement et colombages des 15ème et 16ème siècles.
De retour à Roanne, pour dîner, nous avons bien aperçu un panneau « Troisgros », mais nous avons perdu sa trace…

Le 2 avril, VALENCE (Etoile sur Rhône) 75 km.
Mandrin, contrebandier au grand cœur y fut roué vif en 1755. Mais avant de prendre la direction de Valence , il a fallu gratter le pare brise, complètement gelé au matin.
Dès le départ, crevaison (Roland). Passage à Crest, vieille ville blottie au pied de son château, et vers 12 h, sur le chemin du retour, prise du mistral dans le dos sur les longues lignes droites de la Drome : 15 km à 45 km/h … Le – bon – heur . A noter l'effort particulier de ce département, en matière d'aménagement des routes et carrefours pour les cyclistes, dont le slogan est : « la Drôme à vélo » . C'est bien une réalité.
De retour, la visite de Valence s'imposait, magnifique ville d'art et d'histoire et qui comporte un réseau fluvial de 16 km à travers la ville. Le kiosque à musique, datant de 1862, sur le champ de Mars, est passé à la postérité grâce à Raymond Peynet, qui ,à la vue de 2 jeunes amoureux tendrement enlacés, en a fait les célèbres personnages que nous connaissons tous.

Le 3 avril, CAVAILLON (Orgon) 75 km
Les routes sentent bon la Provence, le Midi, le Soleil. On roule en court
Eygalières (Jean Moulin) voir ci-après.
Vestiges romains de St Rémy de Provence, passage au pied des Baux de Provence. Emotion ! Route à double rangée de platanes sur 7 km … Brr… ça passe près.
Retour par la « route de Jean Moulin » . Grande personnalité française de la résistance ,nom donné à cette route en souvenir des vacances scolaires qu'il passait en famille à St Andiol. Jean Moulin se plaisait à venir régulièrement au village lorsqu'il était membre du mouvement de la résistance, et il a été parachuté le 2 janvier 1942, à son retour de Londres, près de la bergerie de la lèque d'Eygalières où il passa la nuit.
Pour Nicole, visite de Pernes les fontaines et Fontaine de Vaucluse.
Pour tous, après le vélo, retour aux Baux de Provence, magnifique village restauré sur un piton des Alpilles, en compagnie d'un couple d'amis de Monique et Roland, qui nous avait rejoint pour fêter ensemble, le soir à l'hôtel, les 45 ans de mariage des Bonnardel.

Le 4 avril, BOLLENE (Suze la Rousse, que connaissent bien les Villersois).
Grosses pluies dans la nuit, et les 75 km prévus se sont réduits à 50. Le mauvais temps qui s'était calmé le matin, arrivait à nouveau, et nous avons quand même été sérieusement « saucés » pendant 30 mn en rentrant au bercail.
Monique, ce jour faisait une pause et avec sa belle-sœur ,visitait Suze la Rousse et son château, Valréas, canton du Vaucluse totalement cerné par le département de la Drôme et appelé « l'enclave des Papes », et Grignan et son château ou séjourna la comtesse de Ségur, au 17ème siècle.

Le 5 avril, VIENNE (Roussillon sur Isère) 65 km .
Agréable circuit vers le massif du Pilat, beau temps malgré un peu de vent, arbres fruitiers en fleurs, beaux paysages . Pris sur 200 m, la RN 86, à hauteur de Condrieu (passage obligé des Villersois de la Véloccio) et franchissement du col du Fayet , 611 m, unique col de notre circuit .

Nous retrouvons Nicole qui avait visité, sous un chaud soleil ,Vienne et son impressionnant patrimoine romain, et nous filons à Auterives, découvrir le « Palais Idéal » également appelé le Palais du Facteur Cheval : 1836/1924 , 10 000 journées , 93 000 heures , 33 ans d'épreuves .
S U R P R E N A N T !!!!

« Fils de paysan je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie il y a aussi des hommes de génie et d'énergie. Vingt-neuf ans je suis resté facteur rural. Le travail fait ma gloire et l'honneur mon seul bonheur ».

Le 6 avril, MOULINS (Coulandon) dernière étape 65 km ;
Beau temps et circuit campagnard et forestier. Nombreux pâturages à vaches (petits troupeaux) et lisière de la forêt de Tronçais, 10 000 ha, une des plus belles chênaies d'Europe, majoritairement composée de chênes de grande qualité dont certains sont tricentenaires.
Passage du cap des 500 km, et retour à l'hôtel.
Nicole nous a raconté son après-midi. Visite de Moulins, mais surtout d'une exposition scénographique intitulée « l'envers du décor », consacrée à la mise en scène théâtrale, aux décors et trucages du monde du spectacle au 19ème siècle, à l'Opéra et la Comédie Française.
Visite « bufflante » et « magique ».

Le 7 avril fut consacré au retour avec en point d'orgue, l'arrêt au musée de la Nationale 7 au Relais du Miel à Mormant sur Vermisson au sud de Montargis, où sont exposés les « vestiges » de ces années riches en souvenirs et empreints de nostalgie que nous avons essayés de revivre pendant quelques jours.

Finalement, nos 3 mousquetaires … (qui étaient 4 comme chacun sait) ont parcouru 515 km alors que les « spécialistes de la Véloccio » n'en n'ont fait que 450 …

Etonnant …….Non !!!

Jeannot le 20/04/2012

(1) Le parcours en voiture tous les matins pour rejoindre la ville étape suivante nous permettait :

• de revoir le parcours cycliste (préparé par Monique) et de l'adapter aux circonstances (profil, temps, points remarquables)
• de prendre connaissance d'un résumé préparé et lu par Nicole, de la ville étape (histoire, monuments, hommes célèbres, habitat …)
• d'identifier les régions traversées et leurs spécificités et d'observer les paysages changeant.
• de repérer, quand on était sur la RN 7, les éventuels vestiges ou marques du passé
• et surtout, de brancher la chanson de Charles TRENET, chaque fois qu'on roulait sur la N 7.

(2) Entre parenthèses , le lieu d'hébergement de l'étape du jour.